Des comités locaux de protection et de surveillance ont été constitués pour protéger les stocks de céréales des incendies
Dans le gouvernorat de Kairouan, la campagne des moissons s’annonce bonne et le moral des fellahs est au beau fixe, malgré les crédits bancaires, les prix de plus en plus élevés des engrais minéraux et le manque flagrant de main-d’œuvre.
Selon les estimations du Crda, la récolte céréalière de cette année serait de l’ordre de 1,2 million de quintaux.
Notons que la moisson des champs emblavés d’orge a commencé le 21 mai et celle relative aux champs de blé tendre et de blé dur a débuté le 1er juin courant avec, évidemment, le respect du taux d’humidité des grains qui ne doit pas dépasser 12% du poids net.
Il faut dire que la campagne des grandes cultures a bien profité des soins prodigués à la terre, des apports en engrais, en pesticides et d’une bonne pluviométrie. Et afin de mener à bien la campagne des moissons, les responsables régionaux ont effectué des visites de supervision dans toutes les délégations pour remédier à temps à toute forme de pénurie et pour évaluer les besoins de la région en fils à presse, en sacherie, en dépôts de stockage et en matériel roulant.
Par ailleurs, des comités locaux de protection et de surveillance ont été constitués pour protéger les stocks de céréales des incendies et des pillages.
En outre, des campagnes de sensibilisation pour prévenir les incendies dans les champs sont en cours, en plus de la préparation des pistes agricoles et la lutte contre les oiseaux.
Abdelhafidh Mejbri (53 ans), propriétaire de 12 hectares de céréales en irrigué à Zaâfrana, s’attend à une récolte cette année de 800 quintaux. «Mais ce qui m’inquiète, c’est la rareté de la main-d’œuvre d’autant plus que les jeunes au chômage ne sont pas attirés par le travail agricole. Franchement, j’espère résoudre ce problème car j’ai des dettes à rembourser.
En effet, je dépense en moyenne mille dinars par hectare pour préparer le lit de semis et pour les semailles, sachant qu’en plus, j’ai dû payer mes ouvriers permanents (9 mille dinars). Et les engrais (Diap, ammonitre et phosphate) coûtent très cher à cause de la voracité de certains spéculateurs, sachant qu’un hectare exige 750 kg de différents engrais ! Outre les factures d’électricité salées (je paie 1 million et demi tous les deux mois), les frais de labour sont élevés, car une heure de labour au tracteur coûte 29 D.
D’ailleurs, beaucoup de fellahs n’arrivent plus à payer les différents créanciers et le nombre d’huissiers envoyés par ces derniers aux céréaliculteurs augmente de jour en jour. J’aurais aimé que l’Etat révise à la hausse les prix des céréales, eu égard au coût élevé de la main-d’œuvre et du carburant.
Par ailleurs, je voudrais qu’il y ait plus de contrôle sur les points de vente des pesticides qui souffrent des pratiques illégales des intrus».